Faits divers relevés dans la presse locale
Les faits divers sont souvent de bons révélateurs d'une
société. Les recherches aux Archives de l'Eure, en vue de trouver des
informations plus "sérieuses", nous font régulièrement rencontrer ces
petits instantanés de la société de l'époque. Les coupures suivantes ont été
relevées dans la presse locale : Journal des Andelys, ancêtre de l'Impartial, des
années 1915 et 1916, dans l'Écho de l'Andelle, et l'Industriel de Louviers.
Elles peuvent parfois nous surprendre, ou faire sourire...
Ainsi, la coupure qui
suit ne risque guère de heurter aujourd'hui la sensibilité du lecteur, qui sera
étonné de voir ce genre d'incident mériter les honneurs de la presse, mais un
chapeau de paille avait quand même un prix non négligeable
Echo de l'Andelle 1923 |
Les dégradations
diverses dont nous nous plaignons légitimement, existaient déjà, mais il semble
qu'on leur donnait plus d'importance.
Par contre, on ne
plaisante pas avec les mots, en particulier s'il s'agit d'antimilitarisme.
Rappelons que cet incident a lieu pendant la guerre.
A Louviers, un menuisier
voyant des soldats traverser un champ s’écria
…. ce qui fut entendu
par leur sous-officier :
Malgré l'expression de
ses regrets, il fut d'abord condamné à 6 mois de prison avec sursis et 300
francs d'amende, puis sur appel du procureur général de Rouen à un an de prison
ferme.
Le fait suivant concerne
la conception que l'on avait de la morale sexuelle et patriotique :
Puis le
sous-officier prisonnier est muté avec son équipe dans une autre ferme et une
correspondance amoureuse s'ensuit, que l'on découvre dans son paquetage à la
suite d'une tentative d'évasion. Le conseil de guerre condamne alors la dame à
cinq ans de prison ferme !
Il s'agit maintenant d'un drame d'un autre type, dont le
ressort est malheureusement bien tendu : la calomnie.
Mais le bruit court à Romilly qu'il
aurait fait partie d'un peloton d'exécution, aurait ainsi contribué à la mort
d'un autre soldat de Romilly, et l'aurait écrit à ses parents. La calomnie se
répand, alors qu'il aurait été facile de vérifier qu'aucun soldat de Romilly
n'avait été fusillé !
Lors d'une permission, le poison
fait son effet, et la veille de son départ, il disparaît…
Suicides de soldats
On peut encore relever deux autres
cas de suicides avant le retour au front sur un territoire relativement
restreint, voilà qui montre bien l'horreur que pouvaient être les tranchées.
Tous deux ont en effet eu lieu dans
des communes limitrophes de Pîtres
Journal des Andelys |
Accidents ou mutilations volontaires ?
Une autre manière d'échapper à
l'horreur des tranchées, c'est la mutilation toujours très risquée car elles
peuvent mener devant le conseil de guerre, voire un peloton d'exécution.
Il a 24 ans, est permissionnaire
chez un de ses parents à Pîtres, il aperçoit une carabine et a l'idée de faire
la chasse aux moineaux, prend l'arme qu'il ne savait pas chargée, et se tire
dans l'orteil du pied gauche...
C'est un médecin major anglais qui
lui donne les premiers soins et le fait admettre à l'hôpital militaire de
Rouen.
Autant dire que le retour au front
est imminent, et qu'il ne faudrait pas faire une nouvelle tentative.
Les mutilations volontaires ont été
nombreuses sur le front, dès le début de la guerre, et l'État-major avait
édicté des peines sévères, allant jusqu'au peloton d'exécution.
Une évasion
La chasse
Les accidents de chasse, encore
trop nombreux, ne manquaient pas ...
Le chemin de fer
C'est ici l'absence de passage à
niveau qui est incriminée. Ils se mettront petit à petit en place, au rythme
des accidents, parfois mortels.
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