L'illustration économique et financière. Septembre 1923 |
1894-1951 : Les Etablissements Fréret à Pîtres
La
vallée de L’Andelle est au XIXe siècle une vallée industrielle, la force
motrice installée sur la rivière ayant fait naître, à la suite des moulins à
blé, à foulons, ou des scieries, des usines textiles (Charleval, Levavasseur à
Radepont), la fonderie de Romilly, les jouets Euréka à Douville, mais aucune de ces entreprises n'est née
d'une initiative locale, pas plus que les aciéries du Manoir ou la papeterie
d’Alizay.
Rare
exemple d'industrie entièrement née sur place, l’entreprise Fréret produisait
des clôtures en "ciment armé immergé vibré", d'après un brevet de son
créateur. C'est donc un exemple unique et fort intéressant d'initiative locale
complète, tant du point de vue de l'invention que des capitaux, mais aussi de
patronat social, qui a laissé des traces dans la mémoire des habitants les plus
anciens.
Sans préjuger d'étude plus
approfondie que d'autres ou nous-mêmes pourront mener, nous publions dans ce
numéro le témoignage de la petite fille de Paul Fréret, son créateur .
Parcours d’un Pîstrien
Paul Fréret devant son bureau en 1909 |
En 1867, naissait à Pitres, dans la famille Fréret-Frétigny un petit garçon nommé Paul (second d’une famille de trois enfants). Son père, Alphonse Fréret, était maître charron, maréchal ferrant, forgeron. Sa mère, Lucia Frétigny, restait au foyer. Les enfants allaient à l’école à Pîtres. (une classe à l’époque)
Leur maman de santé fragile, mourut en 1874 à l’âge de 30 ans. Paul avait 7 ans, son frère Robert 9 ans et le plus jeune Henri 5 ans. Tout changea pour eux. Leur père, sévère, attendait de l’aide des deux aînés.
Paul, bon élève, vif, curieux, intelligent, profitait au maximum de ses heures d’école.
A 12 ans avec ses camarades, il passa le
certificat d’études primaires. Les deux dernières années, le maître leur donna
des cours d’anglais: vocabulaire et grammaire. Mon grand-père avait apprécié et
en parlait encore quand j‘étais enfant. A 14 ans, il rejoignit son père à la
forge et devint son apprenti, puis son ouvrier pendant cinq années.
Vers 18-19 ans, peu payé par son père, il lui demanda la permission d’ouvrir un magasin (genre quincaillerie) dans un local attenant à leur maison et donnant sur la rue de l’église (actuel n°7). Ce fut son premier départ indépendant.
Il connaissait une jeune fille : Berthe Lesueur, la fille d’un cultivateur du pays. Ils se marièrent en 1892. Elle se révèlera être la femme idéale pour lui mais c’est une autre histoire…. Le magasin rendait énormément de services aux villageois et aux alentours. Cela devenait une vraie quincaillerie. Il commençait à gagner un peu d’argent ce qui lui permit d’économiser pour entreprendre.
En 1894, il commença d’abord par fabriquer des clôtures d’herbages en fer cornière, avec socle en ciment, ainsi que des portillons. La même année naissait son premier enfant : Alice. Ils eurent ensuite une fille Thérèse puis deux garçons Rollon et Paul et enfin une autre fille Camille.
D’autres idées germaient en lui. Il lisait beaucoup. L’histoire le passionnait toujours, ainsi que les documents techniques et industriels.
En
1900, après plusieurs essais, il mit au point une machine à pilonner pour pieux
en ciment. Il déposa son invention qui fut brevetée S.G.D.G en 1904 avec
exclusivité pendant 15 ans. Cette machine donnait une compression 30 fois
supérieure à celle obtenue à la main. Les petits aciers qui étaient à l’intérieur des
pieux étaient incomparablement mieux soudés dans le ciment grâce à cette
machine. Cela devint le « ciment armé vibré ». Son père n‘exerçant plus, il s‘installa
dans l‘ancienne forge, derrière la maison
Avec quelques ouvriers (les pionniers !), il commença la fabrication. La cour devenant exigüe, il acheta la parcelle donnant sur la rue de la Geôle. Il commença à vendre dans la région..
Avant de s’installer en bord de Seine, il utilisa pendant quelques temps la cour de ses grands-parents |
Le transport se faisait avec des attelages de bœufs jusqu’aux gares les plus proches : Romilly sur Andelle ou Pont de l’Arche.
Prospecter, devenait nécessaire. Il commença par le département de l’Eure puis ensuite le Calvados et l’Orne mais il n’avait pas encore de voiture. Il possédait un véhicule « genre tricycle »
Il prenait donc le train et descendait
dans certaines gares déterminées par lui et il continuait par la route. Les
routes et les chemins peu confortables de l‘époque l‘épuisaient. Il rentrait
exténué, mais satisfait de ses rencontres et avec quelques commandes.
Sa fabrication se diversifiait (clôture d’herbages, lissages pour haras et domaines, murs.). Sa publicité avec affiches, prospectus laissés lors de ses passages ainsi que ses visites furent fructueuses.
Une des clôtures Fréret installée à Pîtres |
Le matériel était toujours livré aux gares avec les bœufs. Il avait neuf attelages de deux ou quatre animaux. Des bouviers étaient occupés à temps complet. S’agrandir une deuxième fois devenait urgent.
Les longues files de pieux qui attendent d’être chargés |
Il chercha et trouva un terrain en bordure de Seine et qui pouvait être relié au chemin de fer. La gare, à Pîtres, n’était qu’une simple halte de voyageurs. Après quelques entretiens avec la S.N.C.F. il obtint un raccordement à la ligne principale. La ligne de chemin de fer entrerait dans l‘usine. Les matières premières seraient déchargées par voie fluviale et les marchandises fabriquées partiraient par wagons. (première plateforme bimodale à Pitres mais sans nuisance pour l’entourage !)
Les
bâtiments construits en ciment, avec charpentes métalliques et poutres en
ciment, furent utilisables vers 1910. C’est en 1912, qu’il commença l’immersion
des pieux en ciment. Il s’aperçut, qu’en prenant à l’air libre, le ciment
restait poreux ainsi les fers non protégés contre l’humidité s’oxydaient et
faisaient éclater le ciment. C’est pourquoi, en immergeant les pieux dans des
bacs remplis d’eau il élimina cet inconvénient et c’est ainsi qu’il inventa le
« ciment armé vibré
immergé » qu’il fit
breveter.
Un jour, des ingénieurs des Ponts et
Chaussées lui demandèrent : « Comment faites vous ? Nous n‘avons jamais
d‘ennuis avec vos fabrications. » Avec son certificat d’études et son
savoir-faire, il prit un malin plaisir à leur expliquer. L’ingéniosité et l’observation
lui tenaient lieu de diplôme ! Ensuite, il fabriqua des lisses rondes pour les
haras du Calvados et de l’Orne, (le haras du Pin). Ces lisses sont toujours en
bon état actuellement. Des représentants
commencèrent à sillonner les routes. Son fils ainé Rollon, sorti de l’Ecole
Professionnelle de Rouen, travailla à la fabrication avec des cimentiers qui
l’avaient connu petit.
Si une difficulté apparaissait on allait
chercher « le patron » qui arrivait, retroussait ses manches et cherchait à
résoudre le problème. La hiérarchie était simplifiée et chacun respectait
l’autre.
On retrouve les clôtures Fréret à la gare de Mont de Marsan |
Les
ventes s’étendirent vers l’Ouest et le Sud Ouest de la France (clôtures des
gares de Pau et de Mont-de-Marsan… ). Une usine fut ouverte à Nevers avec un
directeur : Monsieur Lachèvre.
En Mai 1922, son fils aîné Rollon se maria avec une jeune fille de Pitres, Marcelle Merger. Trois semaines plus tard, son père lui demanda de se rendre en voiture voir un client. Il emmena sa jeune femme et dans un carrefour vers Louviers, une voiture lui refusa la priorité car elle ne l’avait pas vu. Rollon fut tué sur le coup, sa femme n‘eut que quelques égratignures. Cruelle épreuve pour elle et pour toute leur famille. Malgré le chagrin, le travail continua. Paul le second fils, Paulo pour tout le monde, se mit au travail comme son frère Rollon.
Silo fabrication Fréret à Pitres |
Paul Fréret père réfléchissait à la fabrication de silos démontables. Les silos en pièces détachées n’existaient pas. A l’époque, on les coulait sur place. Il inventa donc les « silos tours » démontables et de différentes hauteurs et volumes. En 1928, il en vendit huit, puis seize en 1929 et la vente alla en augmentant les années suivantes. Un de ses premiers clients fut Louis Renault, le constructeur automobile, qui possédait une ferme à Herqueville à 10 km. Paul en vendit partout en France. Il connaissait le travail et ses difficultés, et pendant les années d’installation, de prospection et d’agrandissement, il pensait au social. En 1914, les commandes diminuent , et il n’y avait plus de travail pour tous ses ouvriers. Il leur proposa de faire du bois pour leurs besoins personnels, ils acceptèrent. Des coupes furent distribuées, il mit une condition, en accord avec eux : ils devaient en faire un peu plus pour le porter aux femmes de leurs camarades soldats ou prisonniers.
En 1919, il commença à instituer, pour les ouvriers malades ou accidentés, une première mutuelle, dont les statuts en furent modifiés en 1928 et approuvés en réunion générale dans l’usine. (Voir dernière page de cet article)
Juste après la guerre de 14-18 lui vint l’idée d’essayer un tennis en ciment, qui eut beaucoup de succès une fois terminé. Des officiers anglais et quelques soldats cantonnaient dans des baraquements en bois. A leurs moments de détente ils se promenaient.. Quelle ne fut pas leur surprise de trouver un tennis flambant neuf ! Ils demandèrent à Rollon et Paulo la permission de venir jouer Ils devinrent des amis. Des camarades d’école venaient ainsi que des jeunes filles tentées d’essayer quelques balles.
Au départ des Anglais, leurs baraquements furent démolis, ou vendus. Paul Fréret eut l’idée d’en acheter un pour en faire une salle des fêtes. Rollon et ses camarades organisèrent des bals masqués ou des bals de Sociétés, ou sur invitation. La salle de bal avait beaucoup de succès. Les jeunes pouvaient s’amuser. Ils firent un journal « L’entrain ». Plus tard cette salle servit de salle de cinéma, jusqu’au jour où elle disparut dans un incendie. Au même emplacement la commune en fit construire une plus réglementaire.
En 1920 les soldats rentraient, la vie reprenait et le travail aussi. Certains propriétaires vendaient leurs maisons, des familles se voyaient dans l’obligation d’acheter ou de partir, ne possédant pas d’apport personnel. Chez Fréret, plusieurs ouvriers vinrent lui demander conseil. A cette époque 1928 un Ministre du travail et prévoyance sociale fit voter une loi relative à l’aide de l’Etat en matière d’habitations populaires. Paul leur proposa de se porter caution et d’aller chez le notaire pour l’achat de leur maison. Plusieurs dizaines en ont profité. D’autres furent logés par le patron qui construisit des maisons en ciment. Les premières étaient celles du Nouveau Pitres.
Sa première voiture, une Renault,
servait pour lui évidemment, mais aussi de taxi
pour les gens de Pîtres, qu’ils soient ou non ses ouvriers, si ils
devaient se rendre à l’hôpital ou voir un spécialiste, alors qu’il n’y avait
qu’un train le matin et le soir pour
Rouen.
L’usine et ses bureaux se trouvaient
au bord de la Seine, le facteur ne
desservait pas l’usine. Il fallait un coursier pour faire le relais. Un jour,
un homme marchant mal mais toujours appuyé sur son vélo demanda au patron s’il
avait un travail pour lui. Très embarrassé, le patron l’embaucha néanmoins.
Son travail consistait à attendre le courrier à la Poste le matin, à l’apporter
à l’usine; il déjeunait sur place et effectuait de petits travaux assis et le soir il portait le courrier de l’usine
à la Poste.
En 1936 les grèves ! En arrivant un matin à son usine, Paul Fréret trouve un peu surpris tous les ouvriers assis sur un tas de sable. Lui qui dialoguait facilement avec eux n’avait pas pensé qu’ils se mettraient tous en grève comme la métallurgie voisine. Il y eut des discussions, réclamations, et après accord sur les points litigieux, ils se remirent au travail, mais voir tous ses « gars » en grève l’avait beaucoup affecté. « Que n’ai-je pas fait ? » se demandait-il.
Sur cette carte de vœux, l’église n’est pas celle de Pîtres ! |
Lorsqu’il était maire, de 1910 à 1926 puis de 1939 à 1941, il s’occupa beaucoup des jeunes, pour lesquels il n’y avait guère de distractions à Pîtres. La première équipe de football fut lancée vers 1910-11, les premiers éléments de Pitres furent Raymond Cobert, et M.Brunel, après la guerre de 1914, Rollon Fréret. C‘est ainsi que commença le club C.A.P. Le stade se situait sur un terrain prêté par Paul Freret, rue des cèdres, avec une partie réservée au football et un terrain de basket pour les jeunes filles. Il eut beaucoup de difficultés après plus de trente ans à récupérer son terrain. La commune voulait le garder. La chambre d’agriculture trancha en sa faveur puisque c’était pour des besoins personnels.
La
dernière fille, Camille, ainsi que deux autres élèves de Pîtres étaient allées
à l’école primaire jusqu’à l’âge de 16 ans. Madame Jean, leur institutrice,
avait gardé trois élèves pour les présenter au brevet élémentaire. Elles furent
toutes trois reçues. Scolarité terminée pour Camille, son père l’emmena
directement au bureau « en travaux pratiques » de comptabilité. Elle prendra
plus tard des cours et deviendra comptable.
En 1929, Thérèse, sa deuxième fille et Paulo se fiancèrent chacun de leur côté. L’une avec Maurice Tanay, et Paulo avec une de ces cousines germaine : Aline Lesueur.
Leur
père décida de construire à chacun une maison. Paulo, très influencé par Le
Corbusier, demanda une maison moderne. Au départ il la voulait ronde. Son père
lui dit : « Ne me complique pas le travail ! » La maison fut cubique, avec
terrasse et grandes baies. Les deux maisons d’ailleurs furent presque
identiques. Thérèse se maria en 1929 et Paulo en 1930, les deux maisons sont
toujours habitées actuellement.
Il en
construisit d‘autres pour des clients, des amis et pour loger des ouvriers.
A dater de 1935 il ne travaillait presque plus mais il supervisait encore. Paulo était devenu le gérant. Il avait quelques occupations avec des terres qu‘il voulait planter d‘arbres fruitiers (surtout des pommiers).
En 1939, il reprit du service à l‘usine à cause de la guerre et s‘arrêta en 1945 : son fils était rentré.
Un glaucome négligé pendant l‘occupation le rendit aveugle. Il avait heureusement beaucoup de visites d‘anciens ouvriers et des gens du pays et d‘ailleurs. Le temps lui semblait bien long et ne plus voir la nature lui manquait énormément.
Cet homme audacieux et tenace était aussi un humaniste, beaucoup ont pu s’en apercevoir en le côtoyant.
Il mourut en 1958, à l’âge de 91 ans, bien désolé - comme ses ouvriers - de voir l’entreprise qu’il avait créée vendue à la SABLA. Il avait eu une vie très active, subit beaucoup d’épreuves et de difficultés de toutes sortes, mais aussi reçut de grandes satisfactions.
A ce témoignage, un de nos
adhérents, fils d'un ouvrier de l'entreprise Fréret, a ajouté quelques
précisions :
Mais l’entreprise diversifiait aussi sa production, développait d’autres applications du ciment armé. C’est ainsi que mon père fut amené à poser à la pointe du Nouveau Pîtres la maison en préfabriqué conçue par Paul Fréret. Dans la cour de la SABLA est longtemps resté le silo en béton armé de 25 à 30 mètres dont Paul Fréret étudiait la fabrication en série. Cette inventivité allait bien au-delà des fabrications en ciment : il avait mis au point un système de photographie par tranches, dont le principe était, avant la lettre, celui du scanner, pour permettre aux artisans de la haute couture parisienne de fabriquer directement à partir d’informations sur les clientes envoyées de très loin, visant entre autres le marché américain. Avant la guerre, il avait lancé l’entreprise dans la production de plastique à partir de colza, avec lequel il avait commencé la production de sacs à main en imitation crocodile, très à la mode à cette époque.
Mais l’entreprise diversifiait aussi sa production, développait d’autres applications du ciment armé. C’est ainsi que mon père fut amené à poser à la pointe du Nouveau Pîtres la maison en préfabriqué conçue par Paul Fréret. Dans la cour de la SABLA est longtemps resté le silo en béton armé de 25 à 30 mètres dont Paul Fréret étudiait la fabrication en série. Cette inventivité allait bien au-delà des fabrications en ciment : il avait mis au point un système de photographie par tranches, dont le principe était, avant la lettre, celui du scanner, pour permettre aux artisans de la haute couture parisienne de fabriquer directement à partir d’informations sur les clientes envoyées de très loin, visant entre autres le marché américain. Avant la guerre, il avait lancé l’entreprise dans la production de plastique à partir de colza, avec lequel il avait commencé la production de sacs à main en imitation crocodile, très à la mode à cette époque.
MUTUELLE DES ETABLISSEMENTS FRERET à PITRES (Eure)
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Instituée le 4 octobre 1919
-------------------
STATUTS DE LA MUTUELLE
avec modifications apportées et
approuvées à la réunion générale du 27 juillet 1928
------------
Constitution actuelle du Bureau :
Président : M. Romain VAILLANT
Administrateurs :MM. RUFFIN, E. JEAN, R. PREVOST, E.
BREUGNOT, L. MICAUX
Secrétaire-Trésorier : Mlle Camille FRERETSi l'ouvrier n'était qu'un mois malade, il toucherait qu'un mois de demi-salaire, mais si, par la suite et pendant une période d'une année partant du début de sa première interruption, il retombait malade par exemple pendant deux mois, il toucherait un mois de demi paie et un mois de quart de paie.
----------
Art.I°. - Cette Société Mutuelle a été fondée en
vue de donner des secours aux adhérents, reconnus malades.
Art.2. - Tous les ouvriers de la Maison FRERET,
nouvellement embauchés, n'ayant pas 50 ans, et qui demandent à faire partie de
la Mutuelle, sont admis, sauf le cas où ils seraient reconnus atteints d'une
maladie chronique.
Le Conseil d'Administration se réserve le
droit de radier tel membre admis, mais
qui par la suite serait reconnu atteint d'une maladie chronique avant son
entrée dans la Société. Les cotisations versées lui seraient rendues.
Art.3. - COTISATIONS. - A partir de ce jour, les
cotisations seront de 2%
(deux pourcent), pendant les mois de Mai, Juin, Juillet, Août, Septembre et Octobre, et de 1%
(un pourcent) les six autres mois de l'année. Les ouvriers poseurs verseront en
raison d'un salaire fixé à 30 frs par jour. Pour les ouvriers cimentiers,
la base de leur journée sera établie sur les 12 mois de l'année écoulée à l'exclusion de jours de
maladie ou accident s'il y avait eu lieu
Art.4. - ALLOCATIONS. - En principe, l'ouvrier
malade plus de deux jours recevra pendant
les deux premiers mois de son incapacité de travail, une allocation représentant un demi-salaire. Pendant deux autres mois, il touchera quart de
son salaire.
A ce moment, il aurait touché, en deux périodes
d'incapacité deux mois de demi paie et un mois de quart de paie.
Si l'ouvrier, après cette seconde incapacité, retombait une
troisième fois malade, il aurait encore droit à un mois de quart de paie ; mais
pas plus, car il aurait épuisé le total des allocations prévues au début de
l'article 4.
supprimé : S'il était malade plus de quatre mois dans
une période de 12 mois, prenant début au commencement de sa première
interruption, le Conseil d'Administration se réserve la faculté de lui allouer
un secours, en tenant compte de la situation du malade et de la situation de
l'encaisse de la Société.
Au bout de la période de douze mois
indiquée ci-dessus, l'ouvrier reprendra ses droits à de nouvelles allocations
semblables à celle précitées, s'il a travaillé au moins trois mois après sa
dernière incapacité.
Les dimanches et jours fériés ne comportent pas
d'allocations
Art.5. - FRAIS MEDICAUX. - La Société paie la
moitié des visites de médecin ou
consultations, excepté la première visite ou consultation qui est laissée à la
charge de l'adhérent. Le
Patron paie la seconde moitié du médecin
Art.6. - Les accidents provenant du travail
familial, ou pour rendre service à des
voisins ou amis, sont considérés au même titre que les maladies usuelles.
Art.7. - Les indispositions nécessitant visites
ou consultations de médecin, mais ne comportant pas d'arrêt de
travail, ne sont pas prises en considération.
Art.8. - Sont exclus du bénéfice des
allocations, les accidents survenus en promenade, pêche, chasse, courses, etc.
ainsi que ceux survenus d'ivresse, rixes, etc.
Art.9. - La Mutuelle n'entre dans aucun frais :
pour soins dentaires, ni achat de tous
appareils et d'opérations quelconques. De même pour soins à recevoir
périodiquement en ville par des spécialistes,
séjours en clinique, etc. : les allocations étant seules dues, en cas d'incapacité de travail, en
l'occurrence. Les
visites des spécialistes seront considérées et payées comme visite de médecin
ordinaire.
Art.10. - En cas de mortalité d'un membre de la
Mutuelle, la famille du décédé ne pourra
formuler aucune réclamation. néanmoins
un secours sera prévu suivant l'encaisse, par le Conseil d'Administration.
Art.11. - Pour tout ce qui précède, la Mutuelle
n'est engagée que jusqu'à concurrence des espèces qu'elle possède en caisse.
Art.12. - Tout adhérent signataire des présents
statuts s'engage à respecter ces clauses et à ne rien réclamer s'il vient à
quitter la maison FRERET.
NB. En cas de maladie, l'allocation
familiale continue à être versée par la caisse de compensation