Les débuts de l’archéologie
Louis Lebert, de
Pîtres
Archéologue
amateur
Cette photographie montre Léon Coutil et Louis Lebert en train
de fouiller à la base du menhir de la Pierre Saint-Martin, à
Fleury-sur-Andelle, en 1890. Elle évoque les techniques de fouilles
d’autrefois, qui semblent aujourd'hui bien rudimentaires.
Louis Lebert porte la blouse du paysan, la casquette, et
c'est lui qui creuse. Agriculteur de Pîtres, aisé et cultivé, il sait manier la
pelle, la pioche et la charrue, ce qui ne l'empêche pas de s'intéresser à tout
ce qui concerne le passé de sa région, dont il a retrouvé de nombreuses traces
en labourant ses champs ou en fouillant ses propriétés : il est l'inventeur* du balnéaire et de la
cave Saint-Martin à Pîtres.
* en archéologie, celui qui découvre un site ou un objet
important n'est pas nommé découvreur mais inventeur .
Ce sont ces archéologues amateurs du
XIXème siècle qui ont permis de constituer le nécessaire stock de découvertes
de départ, socle d'une archéologie professionnelle et scientifique dont nous
avons eu l'exemple récent à Romilly et à Alizay. On regrette évidemment parfois
aujourd'hui que certaines de ces fouilles n'aient pas été menées avec plus de
précision, mais on ne disposait pas à l'époque des techniques de fouilles
actuelles.
Invitation à un congrès tenu en 1894 |
Au-dessus de lui, un homme qui porte veste, chapeau, chaîne de montre en sautoir, et barbe plus finement taillée. Son geste, étudié, est là pour signifier qu'il dirige la fouille. C'est en effet, lui, un "savant": Léon Coutil (1846-1943) , fondateur en 1893 de la Commission des Antiquités du département de l'Eure, puis de la Société préhistorique française, est considéré comme le pionnier de l'archéologie pour toute la Normandie. Il avait commencé par étudier à l'Ecole des Beaux-Arts de Rouen. Spécialisé dans la gravure, il a réalisé de nombreuses estampes, dont un bon nombre d'après Nicolas Poussin, qu'il a données au musée Poussin des Andelys, ville natale du peintre, dont il fut le premier conservateur.
Les documents nous
ont été aimablement prêtés par des descendants de Louis Lebert, que nous tenons
à remercier.