1 septembre 2017

Pîtres 1831 : supplique d'un ancien combattant des guerres napoléoniennes

Supplique d'un ancien combattant de Pîtres à la Reine Marie Amélie de Bourbon

Supplique d'un ancien combattant de Pîtres


L'auteur de cette lettre, trouvée par un membre du club philatélique de Pont-Saint-Pierre, est un ancien combattant originaire de Pitres, du nom de Frétigny, soldat des guerres napoléoniennes. 

On estime généralement que les guerres de la Révolution et de l'Empire ont fait aux alentours de cinq millions de morts, dont presque un million de soldats français.

Après Waterloo, en 1815, les soldats de Napoléon survivants sont des vaincus : les vainqueurs, essentiellement Angleterre, Prusse et Autriche, rétablissent en France la monarchie (Louis XVIII), qui éprouve bien sûr peu de sympathie pour ces soldats qui se sont battus pour la Révolution ou "l'ogre de Corse". Cependant, pour ne pas se mettre toute l'armée à dos, la Restauration versera néanmoins des pensions militaires, mais en privilégiant évidemment les Vendéens ou les Emigrés qui s'étaient battus dans le "bon" camp.

En 1830, suite aux Journées de juillet, avec l'arrivée au pouvoir d'un roi qui avait été partisan de la Révolution, fils du régicide Philippe-Egalité, naît chez les anciens combattants l'espoir d'être mieux traité.

Voici ce courrier écrit avec emphase mais quand même beaucoup de style

Auguste Reine1,

Vos sujets dévoués doivent trouver accès à votre munificence

Je suis officier de la garde nationale2, ancien maréchal des logis3 d'artillerie à cheval ; je n'ai aujourd'hui que ma pension de la Légion d'honneurpour toute ressource, après 14 ans de services actifs, 11 campagnes ; mes enfants sont en bas âge. Lors de la débâcle des glaces5 j'ai perdu mon bateau, et depuis je ne sais comment faire pour me rétablir.
En 1813, à Dresde6, j'ai été porté pour officier au premier Bataillon bis, 1ère Cie du train d'artillerie ; mais le 27 du même mois, je fus fait prisonnier de guerre à Dresde, et conduit dans les prisons d'Holmutz7, et ne suis rentré en France qu'en août 1814. La Restauration8 a méconnu mes droits à ma nomination au grade d'officier que j'ai mérité.

Dans la grande semaine9, me trouvant à Paris, je me suis battu avec honneur contre ceux qui maltraitaient le peuple. J'étais à la prise du Louvre10, à la rue Richelieu, rue de Rohan11, à la prise de la pièce de 8 qui tirait sur nous près du théâtre français ; à la prise des Tuileries. J'ai conduit à l'hôpital de charité le nommé Moyon, blessé à côté de moi rue de Rohan, et cela en passant sur le pont Royal malgré la barricade et les coups de fusil qui se croisaient.

Le 30 juillet je me suis porté sur Sèvres, Saint-Cloud12 et Versailles, avec mon beau-frère, le sieur Cauzot-Demarest, ancien militaire, en accompagnant M. le colonel Poque, aide de camp du général de La Fayette13, ainsi que les certificats que j'ai l’attestent.

En août dernier ma demande d'une place de garde à cheval au Roi, a été transmise au Maître des finances et de là au Directeur des forêts ; enfin je viens de recevoir une lettre de ce dernier, après 10 mois de sollicitation, qu’en lieu d'une récompense nationale, je ne devais espérer aucune place faute de vacance : pourtant cette déception n'est pas légale à l'égard d'un ancien militaire, d'un patriote de juillet, sans fortune est chargé de famille ! ! ! ..

Pendant plusieurs fois j'ai vainement fait le voyage de la capitale, exprès pour obtenir un emploi, me fondant sur mes services et mon dévouement à Votre majesté. Aujourd'hui que je suis réduit à une position malheureuse, que rien ne va, surtout dans mon état ; je dois avec la sincérité d'un ancien militaire, invoquer un secours de la bienveillance de la Reine des Français; heureux si ma fervente prière parvient jusqu'à elle; son bon cœur sera sensible à mon humble demande, et ce bienfait à l'égard d'un citoyen qui possède l'estime de beaucoup d'honnêtes patriotes, ne restera pas sans effet de reconnaissance.
Je suis avec un profond respect,
Auguste Reine,
De votre Majesté,
Le très fidèle sujet
M. Frétigny
chevalier de la Légion d'honneur,
maître marinier,
Demeurant à Pîtres près et par le Pont-Saint-Pierre (Eure)

Le mot munificence est bien employé : capacité à faire des dons, à rémunérer
Déception : c’est l’action de décevoir, la tromperie, ce sens est resté en anglais

Profitons de cette supplique pour réviser un peu l’histoire de France

Portrait de la reine avec ses deux enfants, peint par Louis Hersent
Portrait de la reine avec ses deux enfants, peint par Louis Hersent

1- C'est à l'épouse, Marie Amélie de Bourbon-Siciles (avec un s, car il y en a deux) et non au Roi que s'adresse cette lettre, Reine des Français et non Reine de France.

2- La Garde nationale est le nom donné lors de la Révolution française à la milice de citoyens formée dans chaque ville, à l’instar de la garde nationale créée à Paris. Elle a existé sous tous les régimes politiques de la France jusqu'à sa dissolution en juillet 1871, aux lendemains de la Commune de Paris

3– grade de sous-officier dans l’infanterie ou l’artillerie

Légion d'Honneur
4- Elle est créée en 1802 par le 1er consul. C’est un nouvel ordre qui récompense à vie des mérites acquis individuellement. Napoléon remet les premiers insignes le 15 juillet 1804 aux plus hauts personnages du pays.
Il y a en 1814 32000 légionnaires (et non chevaliers) dont la pension annuelle varie de 250 à 3000F selon le grade, rente conséquente pour des soldats d’origine modeste

5– L’hiver 1829-1830 fut le plus rigoureux du XIXe siècle. Il marque la fin du « petit âge glaciaire » (1500-1830). Cet hiver-là dura de mi-novembre à février et il y eut jusqu'à 2 mètres de neige en Normandie.

Bataille de Dresde, 26. Août 1813, par Edme Bovinet
Bataille de Dresde, 26. Août 1813, par Edme Bovinet

6- La bataille de Dresde lors de la campagne d’Allemagne contre la 6ème coalition est une des dernières victoires de Napoléon les 26 et 27 aout 1813 remportée avec un minimum de pertes : 8000 tués et blessés sur 120000 hommes côté français et 27000 tués, blessés et prisonniers sur 140000 hommes côté ennemi
Louis XVIII Tableau du Baron Gérard
Louis XVIII Tableau du Baron Gérard

Charles X Tableau du Baron Gérard
Charles X Tableau du Baron Gérard

7- Il s’agit de la célèbre prison moldave d’Olmutz et non d’Holmutz où Lafayette fut emprisonné par les Prussiens et les Autrichiens durant 3 ans dans des conditions effroyables.

8- La Restauration marque le retour de la monarchie des Bourbons avec Louis XVIII (mort en 1824) et Charles X frères de Louis XVI. On distingue deux Restaurations : la première avant les Cent Jours et la seconde après l’abdication de Napoléon.
La Liberté guidant le peuple Célèbre tableau de Delacroix illustrant cette Révolution
La Liberté guidant le peuple Célèbre tableau de Delacroix illustrant cette Révolution

9– C’est la Révolution de Juillet qui s’est déroulée les 27, 28 et 29 juillet dite des « Trois Glorieuses ».
Après une longue période d’agitation ministérielle puis parlementaire, le roi Charles X tente un coup de force constitutionnel par ses ordonnances de Saint-Cloud du 25 juillet 1830 (nouvelle dissolution de la Chambre des députés, modification de la loi électorale, organisation de nouvelles élections, suspension de la liberté de la presse). En réaction, un mouvement de foule se transforme rapidement en révolution républicaine. Le peuple parisien se soulève, dresse des barricades dans les rues.
Attaque du Palais du Louvre le 29 juillet 1830. École française du XIXe siècle. Paris, Musée Carnavalet.
Attaque du Palais du Louvre le 29 juillet 1830. École française du XIXe siècle. Paris, Musée Carnavalet.
.
10– Deux régiments des troupes royales rallient les insurgés. Le palais du Louvre n’est plus défendu et passe aux mains des révolutionnaires,
combat de la rue de Rohan est un des tableaux le plus célèbre d’Hippolyte Lecomte

11– Le combat de la rue de Rohan est un des tableaux le plus célèbre d’Hippolyte Lecomte (1781-1857) peintre d’Histoire. Ce n'est en revanche pas ici le triomphe de la peinture : foule statique, composition transversale à comparer avec le tableau de Delacroix sur le même thème.

12– C’est à Saint-Cloud que s’est réfugié Charles X 

14– C’est le célèbre général de La Fayette héros de l’indépendance des Etats-Unis. Quand les Américains arrivèrent en 1917 durant la Première Mondiale, ce fut aux cris de « La Fayette, nous voici »

*****

Nicolas ou Jacques Louis Romain ?


Partons à la recherche de l'auteur de cette supplique !


C'est formidable de pouvoir retrouver la trace de ce sieur Frétigny près de deux siècles plus tard grâce aux archives en ligne sur le site de la légion d'honneur qui nous donne beaucoup de renseignements.
Il y a deux Frétigny Nicolas et Jacques (Louis) Romain nés tous deux à Pîtres qui ont participé aux guerres napoléoniennes et ont eu la légion d'honneur mais les documents les concernant sont répertoriés dans le même dossier au nom de Frétigny Nicolas

Etat civil

Jacques (Louis) Romain
Nicolas
né le 18 avril 1780
né le 13 mai 1784
fils de Jacques Romain
fils de Jacques (Louis) François
et de De Pitre Marie-Thérèse
et de De Pitre Marie-Anne

Campagnes et état de services
Jacques Louis Romain Fretigny Pîtres

2ème escadron du train d'artillerie à cheval grade final maréchal des logis
On ne connaît pas les étapes de son avancement
Nicolas Fretigny Pîtres

















33éme d'infanterie de ligne
2ème régiment des grenadiers et voltigeurs réunis
Il débute comme grenadier en 1805, gravit tous les échelons de la carrière militaire, caporal en 1806,
fourrier puis sergent en 1807,
sergent-major en 1809,
adjudant en 1810,
sous-lieutenant en 1811, lieutenant en 1813 et termine capitaine en 1813
A fait 2 campagnes sur les côtes de l’Océan an 14 et 1806 en Autriche, 1807 et 1808 en Prusse et Pologne, 1809 en Allemagne, 1810 et 1811 en Espagne, 1812 à Moscou en Russie et 1813 en Saxe. En tout 11 campagnes !
A fait les campagnes de l’an 13 et de l’an 14, de 1806, 1807, 1808 à la Grande Armée
1809 armée d’Allemagne,
1812 en Russie
1813 Grande Armée

Ils ont donc participé aux mêmes campagnes mais pas dans les mêmes armes. On peut supposer quand même que deux « payses » pouvaient se retrouver au bivouac quand ils ne combattaient pas
Ils avaient bien mérité tous les deux d’avoir la Légion d’honneur après toutes ces campagnes et tous ces kilomètres parcourus. On possède les actes de nominations. 




Jacques Louis Romain Fretigny Pîtres

Jacques Romain l’obtient le 18 septembre 1813 à Pirna lieu de l’Etat-major de Napoléon à la bataille de Dresde
Nicolas Fretigny Pîtres

















Nicolas l’obtient le 1er octobre 1807 certainement parce qu’il a été blessé d’un coup de feu à la jambe gauche, le 14 juin 1807 à la bataille de Friedland.
Il dut donc s’illustrer lors de cette bataille.
Il est encore blessé le 10 octobre à Pirna d’un coup de feu à la jambe droite et a reçu de fortes contusions

Or la bataille de Pirna ou bataille de Dresde a eu lieu les 26 et 27 août, donc cette blessure est obtenue en dehors du champ de bataille

La supplique est rédigé par un maréchal des logis de la 1ère compagnie du train d'artillerie donc on a retrouvé notre auteur : il s'agit de Jacques Romain
MAIS...
il dit dans la supplique qu’il a été fait prisonnier en 1813 à Dresde le 27 du même mois (!) et libéré en août 1814 
MAIS...
c’est sur les états de services de Nicolas que l’on trouve cette mention : « prisonnier de guerre à Dresde le 12 novembre 1813, rendu le 30 juillet 1814 »

Pour confirmation, comparons les signatures 
Signature du sieur Frétigny Pîtres au bas de la supplique à Marie-Amélie
Signature du sieur Frétigny au bas de la supplique à Marie-Amélie

Signature de Jacques Romain sur son acte de mariage - Pîtres
Signature de Jacques Romain sur son acte de mariage

Signature de Nicolas sur son serment de fidélité à la Légion d’honneur -  Pîtres
Signature de Nicolas sur son serment de fidélité à la Légion d’honneur


Pas de doute, l’auteur de cette lettre est bien Jacques Louis Romain FRETIGNY


Jacques Romain a-t-il usurpé cette information et s'est-il prévalu de cet emprisonnement alors qu'il s'agissait de son cousin pour renforcer sa demande ou est-ce une erreur des services des armées qui ont établi leurs états de service à postériori ? C'est plutôt la deuxième possibilité qu'il faut retenir et qui explique d'ailleurs l'écart de date

A la fin des guerres, ils rentrent au pays, se marient et reprennent leurs activités : Jacques Louis Romain est maître marinier comme son père et Nicolas devient épicier à Rouen 






Jacques Louis Romain se marie avec Marie Anne Ursule Planche qui meurt en 1818 et dont il a une fille Clara Ursule en 1815
Nicolas se marie avec Rosalie Brunne (1788/1841) à Rouen le 27 octobre 1818 dont il a 3 enfants Rose Albertine (1819) Eugène (1821) décédé dès sa naissance et Armande Florentine (1823)
Il se remarie avec Marie Félicie Letellier dont il a 4 enfants : Clara-Ismerisse (1829) Rose-Denise (1830), Louis Damas Romain (1832) et Alexandre Médéric (1833)
Il meurt à Rouen le 29 décembre 1855 à l’âge de 71 ans. C’est un bel âge pour un soldat qui a fait toutes les campagnes napoléoniennes et a été blessé deux fois !
Il a donc bien trois enfants en bas âge quand il écrit sa supplique le 29 mai 1831

Mais leurs conditions de vie doivent être difficiles car tous deux font écrire des demandes d’aide par les maires des communes de leur domicile celui de Pitres (Depitre) pour Jacques Louis Romain et celui de Rouen (Aimé Baudry) pour Nicolas. faisant référence aux enfants. 





Nous , Maire de la commune de Pîtres […] sur l’attestation des Sieurs Aubé Pierre maréchal, Fréret Jean-Louis propriétaire, Lapôtre Jean-Baptiste marchand épicier et Mathias Jean–Baptiste tonnelier habitants de cette commune certifions de toute notre responsabilité personnelle qu’il est de notoriété publique et à notre connaissance que le Sieur Frétigny Jacques Romain ex maréchal des logis et membre de la légion d’honneur domicilié dans cette commune est dans l’impossibilité de subvenir à l’éducation de Ursule Clara sa fille
Nous, Maire de la ville de Rouen, Gentilhomme de la Chambre du Roi, Membre de la Chambre des Députés des Départements, Chevalier de l’Ordre Royal de la Légion d’Honneur par l’attestation des Sieurs Jean-Charles Le Breton, négociant, Dranguer chef de bataillons en retraite, chevalier de Saint Louis officier de l’Ordre Royal de la légion d’honneur et Raffy chevalier du même ordre, habitants de cette ville , bien connus et dignes de foi d’après les renseignements particuliers que nous nous sommes procurés, certifions qu’il est de notoriété publique que M. Frétigny Nicolas [...] ne possède aucun immeuble, qu’il est sans fortune, qu’il n’en a point à espérer de sa famille, ni de celle de son épouse; Enfin qu’il n’a pour pourvoir à ses besoins, à ceux de son épouse et de quatre enfants dont deux sont du 1er mari de sa femme, que son faible traitement de non activité et le produit de l’état d’épicier en détail qu’il exerce maintenant ici, produit très faible et qui ne lui permet pas de donner seul à ses deux enfants l’éducation convenable. Nous attestons en outre que M Frétigny est d’une excellente conduite, qu’il est bon père et qu’il a droit aux bontés du Gouvernement[…]
Fait à Pîtres le 12 novembre 1826
A Rouen En l’hôtel de Ville , le 16 août 1827
  
Jacques Louis Romain Fretigny PîtresNicolas Fretigny Pîtres


Si les deux cousins ont eu une jeunesse aux armées presque identique, les deux courriers de demande d’aide et la supplique montrent que leurs chemins ont divergé ensuite. En effet Nicolas fait faire sa demande par le maire royaliste de Rouen et lui–même à résigner un serment de fidélité à l’Ordre Royal de la légion d’honneur en 1817
serment de fidélité à l’Ordre Royal de la légion d’honneur en 1817
Par contre Jacques Romain en participant aux « Trois Glorieuses » est ouvertement républicain ou bonapartiste. Mais il est très habile pour faire référence dans la supplique deux fois à La Fayette, qui a été très actif pendant les "Trois Glorieuses" et a été un artisan de l'établissement de la monarchie de Juillet donc le citer donne un intérêt supplémentaire à son courrier.
Il mentionne la prison d’Olmutz où La Fayette a été emprisonné comme lui. Et il cite le colonel Poque aide de camp de La Fayette avec lequel il a fait le coup de feu. (Le colonel Poque Beauvais est un Béarnais à qui La Fayette confia la délicate mission de convaincre Charles X de s’embarquer pour l’Angleterre le 3 août 1830. En récompense il reçut le commandement militaire du château de Pau, jusqu’en 1848.)

Son courrier a-t-il reçu une réponse ? On a retrouvé une demande confidentielle de renseignements datée de 1836 dans les archives municipales de Pîtres sur un Frétigny membre de la Garde Nationale
Est-ce pour lui attribuer un poste ou s’enquiert-on de ses opinions politiques ?

Monsieur le Maire
Je vous prie de me donner des renseignements sur Frétigny capitaine de la garde nationale de votre commune.
J’ai besoin de connaître
1– s’il est marié
2– s’il a des enfants et quel en est le nombre
3- S’il a servi, en quelle qualité pendant combien de temps
4– s’il jouit d’une pension
5– quels sont ses moyens d’existence
6– quelle est sa conduite, de quelle considération il est environné dans le pays
7– enfin si ses opinions politiques sont sages
Veuillez vivement apporter tous vos soins dans les informations que vous prendrez et me les transmettre le plutôt possible.
J’userai avec toute la discrétion possible de cette communication que je réclame de votre obligeance.
Le Sous Préfet de Louviers

Sur la liste nominative de 1832 des gardes nationaux de Pîtres, il y a 11 Frétigny sur 263 noms et Jacques Romain est sur cette liste au numéro 161. Ses idées en 1836 sont certainement les mêmes que celles qui explique son engagement durant la Révolution de juillet et c’est certainement de lui dont il s’agit !

On retrouve Jacques Louis Romain à Ranville (Calvados) où il meurt en 1846. Il est alors Inspecteur aux carrières de Ranville. C’est certainement un poste officiel qui lui a été attribué. Ses différentes demandes dont sa supplique ont donc abouti !

Depuis des temps très anciens, jusqu'au milieu du XIXe, on extrayait des carrières de Ranville des pierres de qualité qui servirent à de nombreuses constructions de la région et même au delà. L'histoire dit que la cathédrale de Westminster à Londres fut construite en pierres de ces carrières.