1 mars 2017

1764 Rôle des vingtièmes à Pîtres

Impôts de la Dame Boniface à Pîtres en 1764


Rôle de 1764

des vingtièmes  à Pîtres


Aux Archives Départementales de l’Eure on trouve le rôle des vingtièmes de l’année 1764 pour Pîtres, répertoriant l’ensemble des revenus fonciers de la paroisse et les sommes dues (un vingtième des revenus). Ce document, que seul le hasard a préservé, nous donne donc une photographie de la répartition de la richesse foncière à cette époque, et nous avons là, environ une génération avant la Révolution, un bon exemple de ce qu’était l’inégalité des fortunes sous l’Ancien Régime.

Revenus fonciers de Pîtres en 1764
Le document recense 204 noms de contribuables, possédant à Pîtres des biens dont les revenus vont de 3300 livres à 2 livres pour le moins élevé. Rappelons qu’on peut en gros considérer qu’à l’époque une livre représente à peu près le revenu d’une journée de travail.
La paroisse comportait 200 feux ( ménages) en 1789 (source : Cahiers de doléances). Il est vraisemblable que ce nombre n’avait guère évolué, et il correspond bien à celui des contribuables diminué des propriétaires non résidents et augmenté des ouvriers qui ne possèdent aucune parcelle.

La Dame de Boniface
3300
Le Sieur Germiny
2390
Monsieur Hérambourg
1732
Le Sieur Girot
1200
Le Sieur Pontrevé
600
La Veuve Poulain Nicolas
450
Robert Depitre
300
Le Sieur Delaplace
290
Jean Lebret
280
Le sieur de Gruchet
200
Marie Gossent
200
Lebourg
190
Pierre Brunel
180
Le Sieur Lepin
180
Le Sieur Mouttier
180
Le Sieur Cottebert descroix
150
Nicolas Gossent
150
Pierre Letellier dit Bline
150
Hilaire Vallée
150
Louis Vigor
150
L. Letellier (de Romilly)
137
Jean Lenormand
124
J.-Pierre Brunel
104
François Martin
100


Le total des revenus est d’environ 17 500 livres, dont presque 13 000 livres pour les 24 contribuables ayant plus de 100 livres de revenu. Les quatre plus grosses fortunes représentent à elles seules presque la moitié de la richesse de le paroisse, et la dame de Boniface, qui possède la vallée Galantine, détient plus que les deux derniers tiers des contribuables. C’est dire à quel point la richesse est très inégalement répartie.
La propriété seigneuriale représente plus de la moitié des biens. Pour les roturiers on porte le prénom en tête, suivi du nom de famille, mais pour les propriétaires d’une seigneurie, qui d’ailleurs ne sont pas nécessairement nobles, c’est « le sieur X » ou «la dame X », marque de déférence.

Le vingtième était théoriquement payé sur tous les biens, mais les nobles réussissaient à y échapper, mais à Pîtres,  la Dame Boniface est rayée du rôle car elle est décédée quatre ans auparavant.