Relevage d'une tombe |
Romilly
Les fouilles
archéologiques
L'Institut
National de Recherches Archéologiques Préventives est chargé de faire des
sondages avant tous travaux pouvant toucher un site archéologique, et si le
site présente un intérêt suffisant, d'y effecteur des recherches.
C'est
ainsi qu'il est intervenu à Romilly sur Andelle avant la construction de
pavillons sur un terrain où se trouvait un cimetière mérovingien et carolingien
(VIème au Xème siècle) et l'église de Saint Crespin, appartenant à l'abbaye de
la Lyre, transformée en manoir au XIVème siècle.
Nous
présentons une partie des conclusions, encore provisoires, de ces fouilles, qui
ont donné lieu ce printemps à une exposition et à des conférences qui ont rencontré un très large public à l'Espace
Aragon de Romilly.
LE CIMETIERE
Tombe d'enfant |
Les 300 sépultures fouillées à ce jour sont attribuables à des adultes des deux sexes et à des enfants. Sur la périphérie du cimetière, les sujets immatures ont tous plus de deux ans. En revanche, dans les pourtours de l'église, les sépultures des petits (moins de deux ans) apparaissent en grand nombre, tout en restant pour l'instant en deçà de la mortalité infantile naturelle de la période. L'étude biologique à venir permettra d'aborder la distribution par âge et sexe, la morphologie et l'état sanitaire de cette population. Les analyses paléogénétiques seront susceptibles de préciser les questions de groupes familiaux et de peuplement.
Vue montrant la densité d'occupation |
Les tombes les plus anciennes sont datées du VIe siècle, et le cimetière est abandonné vers les Xe-XIe siècles quand s'installe le prieuré .
Vestiges de la tour-escalier (XIVème siècle) |
L'EGLISE SAINT CRESPIN
À la
fin du XIe siècle, Guillaume Osbern,
compagnon de Guillaume le Conquérant, fonde l'abbaye bénédictine de la
Lyre, près de Conches, et lui donne les
terres de Romilly-sur-Andelle . Cette dernière y crée le prieuré Saint-Crespin.
La
première église est construite en deux étapes, puis entre le Xe et le XIIe
siècle, une seconde, plus grande, avec une nef rectangulaire divisée en deux
travées et un chœur en abside.
Les cuisines du manoir |
La grange dîmière avec en arrière-plan l'église Saint Georges |
LE MANOIR
Au XIVe
siècle, l'église est transformée en manoir. Plusieurs annexes y sont accolées.
À l'ouest, un bâtiment est construit dans son prolongement dont il ne subsiste
que les importants celliers. Une petite cave voûtée, soutenue par deux arcs
doubleaux et en parfait état de conservation, était reliée à l'ouest au grand
cellier par une petite cage d'escalier.
La cave |
Enfin,
au nord du manoir, se trouve une magnifique grange du XIVème siècle, en très
bon état de conservation, qu'on appelle
encore aujourd'hui la grange dîmière. Ces granges servaient au stockage des
dîmes, dixième partie de la récolte qui devait être payé en impôt à l'Eglise.
Le
prieuré est abandonné dès le XVIIe siècle.
Dans le haut de la rue Saint Georges, on distingue sur ce détail d'une carte établie en 1731 l'église Saint Georges et le Prieuré Saint-Crespin.
(Archives Départementales de la Seine-Maritime)
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Les photos de
fouilles sont de Cécile Soret et Mark Guillon, de l' INRAP