1 juillet 2017

Les Gaulois, des barbares ?

Casque Gaulois d'Amfreville

Le Casque Gaulois d’Amfreville
ou pourquoi « nos ancêtres les Gaulois » n’étaient ni rustres ni barbares !


Au XIXème, la IIIe République à la recherche de héros nationaux et laïques élabore une mythologie gauloise. Nos ancêtres sont courageux et forts, gros mangeurs et gros buveurs, donc un peu rustres. Les manuels d’école primaire de cette époque et en particulier « Le tour de France de 2 enfants » inscrivent ce mythe dans l’imaginaire populaire.
Durant l’Ancien Régime, la noblesse disait descendre des Francs issus eux-mêmes de Troie et les paysans, eux, étaient les descendants des Gaulois.
A l’époque de Jules César, les Gaulois étaient considérés comme les ennemis héréditaires des Romains et on justifie parfois la conquête romaine de la Gaule par la nécessité d’apporter la civilisation à ces barbares...
Cette longue histoire a forgé une conception des Gaulois, démentie maintenant par les travaux des archéologues de ces trente dernières années

Et le casque…

C’est un des objets emblématiques de la présence des Celtes, ou Gaulois, dans notre région. Ce casque, exceptionnel, est découvert fortuitement à Amfreville-sous-les-Monts. En effet à proximité du château de Cantelou, son propriétaire, M. Bizet, découvrit, au printemps 1841, le fameux casque, dans un ancien bras asséché de la Seine dénommé le Radier, au débouché de l’Andelle par 3 à 4 mètres de profondeur.
En 1860, M. Bizet offrit le casque à Napoléon III qui s’intéressait personnellement au passé gaulois de son empire et qui le confia au musée du Louvre puis il fut transféré quelques années plus tard au musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye. On peut toujours l’y admirer seul dans une vitrine du département gaulois rénové.
Il est en bronze, émail, fer et or ; il mesure 23cm de hauteur, 16,5cm de longueur et 16cm de profondeur.
Sur cette calotte en bronze est fixé le couvre-nuque lui-même en bronze, support à un décor en fer, or et émail.
Casque d’Agris
Casque d’Agris

D’autres casques ont été retrouvés depuis en particulier celui d’Agris en Charente, mieux conservé, qui a gardé ses paragnathides ou protège-joues et est entièrement recouvert d’or.
Que faisait notre casque à cet endroit ? Il a été retrouvé avec une épée mais rien n’indique qu’il s’agissait d’une tombe. C’est un casque d’apparat, porté en triomphe ou peut-être pour se présenter au peuple. Il était porté au dessus d’une calotte en cuir pour protéger des aspérités du métal. Il pourrait aussi s’agir d’offrandes. D’ailleurs les dimensions de ce casque sont petites par rapport à la taille d’une tête d’homme. Mais peut-être n’a t-il pas été porté !

Imaginaire du casque gaulois
Le casque gaulois du paquet de cigarettes ou d’Astérix est inventé : il n’y avait pas d’ailes sur les côtés !

LES POLEMIQUES ENTRE ARCHEOLOGUES

Pour sa datation comme pour son origine il fait l’objet de polémiques.
De quand date-t-il ? D’où vient-il ? Qui l’a fait ?

Pour Viollet-Le Duc, ce casque qu’il appelle casque antique, n’est pas gaulois « car il est trop délicat pour avoir appartenu à l’époque de l’autonomie gauloise ». Il appartient probablement à un chef des hordes venues d’Orient à la suite d’Attila … oui mais c’est écrit en 1862.
Cependant, la provenance continue à être discutée.
Venceslas Kruta (directeur des études celtes au CNRS) y voit une origine italique car le style du casque caractérisé par l’emploi de motifs végétaux (style de Waldagesheim) correspond à l’époque où les Celtes s’installèrent en Italie du Nord. Il fait une analyse très longue des différents décors, de la disposition en bandes latérales et compare avec d’autres pièces comme des vases, des bijoux où on retrouve des décors semblables, en particulier le casque de Canova du IVe siècle découvert en Italie. Les deux casques n’ont pas été façonnés par le même artiste mais ils sont le fruit d’une même expérience. Pour cet archéologue « les indices ne semblent pas autoriser une recherche en dehors de l’Italie celtique ».
Casque de Canova en Italie
Casque de Canova en Italie. Avec le casque d’Agris et celui d’Amfreville, ce sont les rares casques d’apparat complets 

Cette étude de 1978 date le casque du dernier quart du IVe siècle jusqu’au milieu du IVe siècle.

Pour Alain Duval (ancien conservateur du musée d’Archéologie nationale de Saint Germain en Laye), il s’agit d’un « faux » casque en fer, ou encore d’un casque en bronze qui a servi de support à un décor en fer, bronze et émail.
Il voit une opposition entre la maladresse dans le mauvais travail d’applique de l’or et la qualité de certains détails : 
- Il est étrange d’avoir utilisé un support en bronze au lieu de travailler directement le fer ce que les Celtes d’Italie savaient très bien faire.
- La calotte est très mal faite, portant des traces de réajustements et de réparations.
- La maladresse est évidente pour l’application de la feuille d’or qui a un aspect » froncé. » (on a du s’y reprendre en plusieurs fois) mais surtout une des feuilles étant trop longue a été repliée à une extrémité pour l’amener à la bonne longueur.
« C’est pourquoi l’aspect composite de l’ensemble fait conclure au travail d’un ou plusieurs artisans locaux. C’est une imitation d’un modèle italo-celtique avec des emprunts à des décors armoricains d’époques diverses comme c’était fréquemment le cas dans les zones périphériques, et la Haute Normandie à cette époque est à la périphérie du monde celtique » (voir carte plus loin). 
Cette hypothèse qui date de 1982–1984, va à l’encontre de celle de V. Kruta. Elle a été faite après la restauration du casque au laboratoire du musée romain-germanique de Mayence et l’étude par radiographies et ces éléments plus récents datent le casque vers 275-225 avant notre ère.
Si V. Kruta a raison, les Celtes d’Italie ont joué un rôle prédominant dans le monde celtique. Par contre s’il s’agit d’une production locale, le ou les artistes qui l’ont réalisée font preuve d’une grande habileté.

Le style de Waldagesheim (du nom d'un bourg allemand de Rhénanie où une tombe de femme livra de riches parures ) ou végétal continu repose sur l’emploi de rinceaux (ornement en forme de branche recourbée) et de palmettes (en forme de palme) associés dans des compositions à système répétitif d’enchaînement continu, faisant alterner motifs statiques et motifs dynamiques. 

LE CASQUE D’AMFREVILLE ET SES DECORS

« Frises sans début et sans fin, mouvement perpétuel dont le dynamisme décèle une tension intérieure qu’exprime une orientation constamment contrariée par une autre qui ramène la ligne vers l’arrière avant qu’une nouvelle impulsion ne la retorde en avant. Cette œuvre... dont le dessin savant mais aux liaisons parfois maladroites est donc en léger relief, est à mi-chemin entre le graphique et le plastique : ce n’est plus le trait, ce n’est pas encore l’arête, c’est la mise en valeur de la tige flexueuse, gonflée et pliée suivant les contraintes de l’esthétique nouvelle... » (Paul-Marie Duval)

Casque Gaulois d'Amfreville
Au sommet : une première zone (A) en fer surmontée à l'origine par un bouton ou une aigrette aujourd'hui disparus. Le métal est ajouré, de façon à permettre l'incrustation d'émaux. Les perles d'émail en amandes et bombées s'ordonnent de façon régulière et concentrique comme des pétales de fleur.

Casque Gaulois d'Amfreville
Une fine ligne godronnée (a) sépare la première zone décorée de la suivante.
Au-dessous (B) le fer forme une étroite bande en « méandre curviligne » incluant des perles d'émail dans les ajours ainsi formés, ces perles ayant la forme de gouttes d'eau. Elles sont, cette fois-ci, planes.

Une moulure aux bords relevés et à la partie médiane ornée de fines stries perpendiculaires (b) marque la séparation avec la zone suivante (C) où se trouve une succession de petites pastilles concaves, munies chacune en leur centre d'un clou de bronze à tête, recouvertes de feuilles d'or et ornées de stries rayonnantes cette fois-ci, planes.

Deux étroites bandes décoratives se situent au dessous : la première (c) porte une suite de peltes (petit bouclier antique) minuscules. La seconde (d) est une ligne de points

Casque Gaulois d'Amfreville
Le décor de petites «cornes» des zones D et F est abondamment employé sur la céramique étrusque et l’orfèvrerie et a connu une vogue remarquable depuis le Ve siècle. En art décoratif, on appelle postes ce motif en formes d'enroulements successifs. Les artistes celtiques lui attribuèrent peut-être une valeur particulière. La forme singulière des « cornes» du casque d’Amfreville serait la tentative de figuration d’une corne animale.

La zone médiane E est une réussite d’une grande originalité et d’un raffinement notable; Elle est constituée de deux bandes d’or jointives (72 mm) échancrées sur les côtés à leur jonction pour permettre l’insertion des parties latérales.
Casque Gaulois d'Amfreville
C’est une suite de triscèles enchaînés qui forme une frise continue. Les paires de triscèles sont reliées par des esses. Un petit cercle termine chaque branche des triscèles et se retrouve aussi au centre de chaque triscèle.
Casque Gaulois d'Amfreville

Le dessin d’un triscèle demande une bonne connaissance des constructions géométriques.
Le triscèle ou triskell est maintenant un symbole celte. Il représente les trois éléments de la nature : la terre l'eau le feu mais d'autres y voient la représentation de la vie : enfant, adulte, vieillard. Les branches doivent tourner de la gauche vers la droite si elles tournent dans l'autre sens, le symbole est maléfique. L’art celte a été remis à l'honneur avec la musique d'Alan Stivell.

Casque Gaulois d'Amfreville
De petits clous de bronze à tête recouverte de feuille d’or maintiennent les extrémités des bandes d’or

Casque Gaulois d'Amfreville
On retrouve ensuite en dessous de la bande médiane la succession de moulures décoratives qui figuraient au–dessus : les cornes sont inversées (F=D), la ligne de points (e=d), la ligne godronnée (f=a) les disques d’émail (G=C) et les stries perpendiculaires (g=b).

Casque Gaulois d'Amfreville
La dernière zone H est traitée comme celle de la partie supérieure.
Casque Gaulois d'Amfreville
Et à nouveau, de minuscules globules recouvrent les clous dont on sent les aspérités à l'intérieur du casque.

Casque Gaulois d'Amfreville

Casque Gaulois d'Amfreville
L’applique latérale a été reconstituée de manière hypothétique mais c’est une conception fréquente dans l’art laténien : une lyre coiffée d’une palmette en enferme une seconde. Des touches d’émail soulignaient les feuilles des palmettes mais peut-être aussi la partie médiane des branches de la lyre.

Casque Gaulois d'Amfreville
Le casque vu de côté
Casque Gaulois d'Amfreville
Le casque vu de l’arrière
Casque Gaulois d'Amfreville

Casque Gaulois d'Amfreville
Le couvre-nuque, en bronze, est une pièce indépendante, riveté à la calotte. Une résille de fer isole deux séries de grandes esses emboîtées de part et d’autre de l’axe central. Ces esses sont remplies d’émail en relief. Dans les espaces, le fer concave a reçu un très fin décor composé de petits rinceaux en relief.

Voici une restitution du casque d'Amfreville,  tel qu'il devait être sous son aspect originel. Cette réalisation  utilise un logiciel de construction graphique, et a été faite par  Jean-René Chatillon.
Voici une restitution du casque d'Amfreville, tel qu'il devait être sous son aspect originel. Cette réalisation utilise un logiciel de construction graphique, et a été faite par Jean-René Chatillon.

L’OR DES GAULOIS

La plupart des spécialistes s'accordent pour reconnaître que le travail de l'or constitue l'une des facettes les plus remarquables du génie celtique.
L'or des Gaulois fait galoper les imaginations depuis l'Antiquité. Les auteurs grecs et romains mentionnent avec une stupeur mêlée d'envie la richesse en or de la Gaule, César est même accusé d'avoir détruit les villes gauloises dans le seul but de s'en emparer.
Chercheurs d’or gaulois
Chercheurs d’or

L'or celtique est passé du mythe à la réalité. Les plus récentes recherches prouvent que nos "ancêtres" étaient des prospecteurs et des mineurs exceptionnels. Les Gaulois ont traqué l'or durant plusieurs siècles dans les rivières, sur les flancs des montagnes et même dans les entrailles de la terre. Plus par habitude que par certitude, on disait que les Gaulois n'avaient pu exploiter que superficiellement les gisements ou même qu'ils le récoltaient au prix de peu d'efforts par orpaillage.
"En Gaule, on n'extrait point d'argent mais beaucoup d'or et la nature des lieux permet aux habitants de recueillir ce métal sans le travail du mineur. Les fleuves par leur cours et par leurs affluents qui touchent au pied des montagnes entraînent dans leurs alluvions de grandes quantités de métaux précieux (Diodore de Sicile)
Or il n'en est rien. L'activité minière exige un savoir faire en matière d'étais et de pompage allant jusqu'à la conception d'authentiques machines, un système complexe de boisage pour soutenir les parois car les Gaulois étaient aussi habiles charpentiers (ils ont inventé le tonneau). La mine de Fouilloux (Dordogne) descendait jusqu'à 30 m de profondeur. Le minerai était traité au bord de la mine. Concassé, grillé, broyé, lavé, il livrait la poudre d'or, fondue immédiatement en lingots. En Limousin on a identifié 250 mines où auraient été récoltés entre 70 et 170 tonnes d'or en 500 ans sachant qu'il fallait traiter une tonne de minerai pour récupérer environ 20 grammes d'or.

L’OR DU CASQUE

Des échantillons d'or prélevés sur divers éléments du casque ont été analysés. L'or est assez pur et contient 4 à 6% d'argent et 0,6% de cuivre. Grâce à une série d'examens au microscope électronique à balayage, on peut reconnaître les signes du travail sur la feuille d'or : battage, lissage, application.
L'épaisseur des feuilles d'or est irrégulière de 3 à 4/100emm environ et cette épaisseur est importante pour un placage car les placages d'or sur bronze sont généralement plus minces. L'épaisseur de la feuille peut avoir plusieurs raisons : le désir de donner une plus grande valeur à la pièce, une certaine impéritie dans la technique du placage, une trop faible résistance de l'or, peut-être les trois à la fois.
La feuille d’or est obtenue par frappe verticale ou primitive. Cela consiste à frapper verticalement le lingot à intervalles réguliers, puis on frappe à nouveau les bosses et on termine en lissant la surface.
La feuille est ensuite appliquée sur une feuille de bronze primitivement décorée et le décor apparaît sur l’or par frottis. La feuille d’or est ensuite collée car elle ne pourrait tenir sur le casque seulement avec les clous de bordure des bandes.

Réaliser des dessins géométriques de cette précision, exploiter des gisements miniers profonds et travailler l’or avec cette finesse n’est évidemment pas le fait de rustres ou de barbares !


Liliane Ebro



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CELTES ET GAULOIS

Les Gaulois sont-ils des Celtes ou les Celtes des Gaulois ?
La question est complexe parce que le sens de celte et de celtique a évolué au cours des siècles et même encore de nos jours suivant les conclusions des recherches archéologiques ou linguistiques.
Les Celtes sont un groupe de peuples parlant une langue indo-européenne. Ce sont les premiers habitants historiquement connus de la Gaule. Partis probablement de l’Europe centrale, ils réalisent une série d’infiltrations limitées au cours du Ier millénaire avant notre ère.
Les Romains appelaient ces peuples « galli », mot qui veut dire coq en latin. Ceux que César appelle « les Celtes » (Gaulois établis entre la Garonne et la Seine) sont en place vers 500 av JC, les « Belges » (Gaulois entre Seine et Rhin) s’installent entre 250 et 150 av JC.
Le territoire occupé par les peuples de civilisation celtique en Europe vers 350 avant notre ère.
Le territoire occupé par les peuples de civilisation celtique en Europe vers 350 avant notre ère.

Ces envahisseurs sont une minorité par rapport aux populations plus anciennement fixées. Ils leur apportent leur langue, le gaulois et des éléments de civilisations avant de se fondre au milieu d’elles. C’est le peuple résultant de ce mélange qui mérite le nom de « Gaulois ». L’apport celtique est plus important dans les régions les plus proches du Rhin.
Les Gaulois partagent avec les peuples de l’Europe centrale les civilisations d’Hallstat et de la Tène. Ils restent longtemps instables, d’abord éleveurs et de plus en plus agriculteurs grâce à la richesse du sol et la facilité des échanges. L’apport de l’Orient hellénique (de la Grèce) doit avoir été décisif, des Grecs venus d’Asie Mineure au VIème siècle av. JC fondent Marseille et des villes voisines aussitôt convoitées par les Gaulois et les Ligures.
On découvre une autre influence notable en Champagne et Bourgogne d’un autre courant de civilisation venu des bouches du Pô et du Bas-Danube. Ces influences s’entrecroisent, les rares inscriptions qui proviennent de la Gaule indépendante (premier siècle av. JC ) sont rédigées en caractères grecs.
On constate une anarchie inhérente à l’état de civilisation des Gaulois. Les Gaulois au Ier siècle av. JC seront pris entre le péril germanique et le péril romain. L’habileté de César sera de les amener à accepter le moindre de ces deux maux. Ce sont les commentaires de César qui fournissent l’essentiel de nos connaissances sur les Gaulois du Ier siècle av JC. Ils ont perdu l’instinct migrateur des Celtes et semblent d’excellents agriculteurs. L’organisation politique reste leur point faible. Ils restent divisés en quatre-vingt dix peuples, les plus petits souvent sujets des plus grands. Il existe cependant un sentiment national gaulois qui doit beaucoup à l’organisation commune à toute la Gaule. Tout se transmettait oralement et nous ignorons presque totalement la religion gauloise. César combattit durement les druides.
On attend beaucoup des découvertes archéologiques pour nous révéler de nombreux mystères sur les Gaulois. La Gaule reste à redécouvrir avec un regard neuf.

L’âge du fer
Il commence vers le Xème siècle avant JC. et correspond globalement aux manifestations liées aux peuples celtes. Il a été subdivisé en deux périodes, nommées d'après des sites éponymes :
- Hallstat (en Autriche) ou Premier âge du fer, de –800 à –400
- La Tène (au bord du lac de Neufchâtel en Suisse) ou Second âge du fer de –400 à la conquête de la Gaule en -58.

A l’époque de la conquête romaine, la Celtique c'est-à-dire le territoire occupé par les Celtes correspond à la zone jaune de la carte ci-dessous. Deux autres confédérations s’étaient formées : les Belges et les Aquitains; Ces trois confédérations forment l’ensemble de ceux qu’on appelle les Gaulois. La Gaule transalpine était déjà devenue une province romaine.
La répartition des principaux peuples gaulois sur le territoire des Gaules vers 60 avant notre ère.
La répartition des principaux peuples gaulois sur le territoire des Gaules vers 60 avant notre ère.

Mais en limitant les Celtes à cette partie de la Gaule, on ne tient pas compte de la réalité de la civilisation « celtique » qui s’étendait sur une grande partie de l’Europe (voir page précédente). Beaucoup d’archéologues pensent que la civilisation celtique s’est épanouie à partir de 800 environ avant notre ère jusqu’à la conquête romaine (d’autres la font remonter à une époque antérieure). Cette époque est appelée âge du fer parce qu’elle correspond au développement du travail du fer en Europe. Mais c’est surtout au second âge du fer que la civilisation celtique est remarquable ; quelque chose de complètement neuf a été créé par quelques rares personnalités isolées, par des artisans d’art géniaux, sous l’effet d’impulsions grecques. Ce mouvement aurait son berceau en Champagne ou vers le Rhône moyen et cette celtisation a eu lieu de manière graduelle grâce à des échanges économiques et culturels et par des infiltrations de population de faible ampleur.

Pour répondre à la question posée au début du chapitre, tout le monde a donc un peu raison !

Bibliographie:

Paul-Marie Duval Les Celtes dans l’Univers des formes
Jean-Louis Brunaux Nos ancêtres les Gaulois
Venceslas Kruta Le Casque d’Amfreville et quelques problèmes de l’art celtique du IVe siècle à notre ére
Gérard Nicolini et Bernard Bouchet Les feuilles d’or de placage des casques celtiques d’Amfreville et d’Agris
A. Duval et J. Gomez de Soto : Quelques considérations sur les casques celtiques d’Amfreville et d’Agris
Et les photographies et commentaires de la bibliothèque du musée de l’archéologie nationale de Saint Germain en Laye



Nicole de Cournon



Liste des mots gaulois passés dans la langue française
alise
branche
javelle
alose
brigand
javelot
alouette
briser
lance
ambassade
broc
lande
amélanche
brochet
lauze / losange
ardoise
bruyère
lie
arpent
budget
lieue
aurochs
cagoule
limande
auvent
caillou
loche
bac / bassin
cervoise
lotte
bâche
chai
marne
bagnole
chamois
mouton
balai
chant / canton
noue
bannette
char
palefroi
barde
charpente
quai
barge
chemin
raie / rayer
barque
chemise
roche / rocher
barre
chêne
ruche
benne
chétif
saie / sayon
berceau
cheval
sapin
béret
claie / clayette
slogan
berle
daim
soc
bille / billot
drouille
souche
bitume
dru / drue
suie
blaireau
renfrogner
talus
boisseau
gaillard
tanner
bonde
garenne
tanche
borne
garrot
tarière
bouc
glaise
tonne / tonneau
bouche
gobelet
truand
boue
gober
truie
bouge
gosier
truite
bougette
gouge
vandoise
bouleau
grève
vanne / vannier
bourbe
jachère
vanneau
braguette
jaillir
vassal / valet
braies
jante
vautre
brais / brasser
jarret
vouge


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A vos compas : construction d'un TRISKELL

Matériel nécessaire : feuille de papier, crayon, gomme, règle graduée, équerre, compas

construction d'un TRISKELL
Figure 1
Figure 1
01. Construire un triangle équilatéral ABC de côté 8 cm
02. Placer les points I ; J ; K milieux respectifs des côtés [AB] ; [BC] ; [CA]
03. Tracer les trois médianes de ce triangle
04. Sur le côté [AB] placer les points S0 et S1 tels que S0I = IS1 = 0,5 cm
05. Tracer la perpendiculaire à la droite (AJ) passant par A
06. Tracer le carré AFGH de côté 0,5 cm
07. Par prolongation des côtés du carré AFGH
on obtient 4 zones de plan qui seront nommées Sud ; Nord ; Est ; Ouest


construction d'un TRISKELL
Figure 2
Figure 2
08. Dans la zone Nord
a) Tracer l'arc de cercle de centre A passant par S0. Cet arc coupe la droite (AF) en S2
b) Tracer l'arc de cercle de centre A passant par S1. Cet arc coupe la droite (AF) en S3
(on ne gardera que la partie extérieure au triangle ABC)

09. Dans la zone Ouest
a) Tracer l'arc de cercle de centre F passant par S2. Cet arc coupe la droite (FG) en S4
b) Tracer l'arc de cercle de centre F passant par S3. Cet arc coupe la droite (FG) en S5
10. Dans la zone Sud
a) Tracer l'arc de cercle de centre G passant par S4. Cet arc coupe la droite (GH) en S6
b) Tracer l'arc de cercle de centre G passant par S5. Cet arc coupe la droite (GH) en S7
11. Dans la zone Est
a) Tracer l'arc de cercle de centre H passant par S6. Cet arc coupe la droite (HJ) en S8
b) Tracer l'arc de cercle de centre H passant par S7. Cet arc coupe la droite (HJ)

construction d'un TRISKELL
Figure 3
Figure 3
12. Dans la zone Nord
a) Tracer l'arc de cercle de centre A passant par S8. Cet arc coupe la droite (AF) en S10
b) Tracer l'arc de cercle de centre A passant par S9. Cet arc coupe la droite (AF) en S11
13. Dans la zone Ouest
a) Tracer l'arc de cercle de centre F passant par S10. Cet arc coupe la droite (FG) en S12
b) Tracer l'arc de cercle de centre F passant par S11. Cet arc coupe la droite (FG) en S13
14. Dans la zone Sud
Tracer l'arc de cercle de centre G passant par S13. Cet arc coupe la droite (GH) en S15
15. Dans la zone Est puis Nord
Tracer l'arc de cercle de centre H passant par S15.. Cet arc recoupe l'arc de cercle S10S12 en S16
16. On obtient ainsi la première spirale 

construction d'un TRISKELL
Figure 4
Figure 4
17. Il faut reproduire maintenant les deux autres spirales avec la même méthode. Pour cela, tourner le triangle équilatéral ABC et recommencer le travail à partir du sommet B. Faire attention à la position du carré par rapport à la médiane [BK] puis enfin recommencer le travail à partir du sommet C.
18. Pour terminer inscrire le triskell dans un cercle ou un double cercle et colorier.

construction d'un TRISKELL
Notes :
01. Triangle équilatéral : triangle qui a ses trois côtés de même longueur, sa construction se fait avec le compas.
03. Médiane : segment qui a pour extrémités un sommet et le milieu du côté opposé
06. Perpendiculaire : droite qui fait un angle droit avec une autre droite 

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PETIT JEU

Testez vos connaissances sur les Gaulois


VRAI
FAUX
1- Notre pays s'appelait la Gaule


2- Les Gaulois étaient nos ancêtres


3- Ils avaient peur que le ciel leur tombe sur la tête


4- C'étaient d'habiles forgerons


5- Ils combattaient nus


6- Ils étaient blonds


7- Le pays était recouvert de forêts


8- Ils mangeaient des sangliers


9- Ils buvaient de la cervoise


10- Ils ignoraient l'écriture


11- Ils avaient érigé des menhirs et des dolmens


12- Les Gaulois étaient des Celtes


13- Ils vivaient dans des huttes


14- C'est aux Gaulois que l'on doit le coq comme emblème




REPONSES

1- On voit sur la carte de la page Celtes et Gaulois que la Gaule Celtique s’étendait plus à l’est, qu’au nord était la Belgique et au sud l’Aquitaine ; la Gaule ne correspondait pas tout à fait à la France actuelle
2- Vrai, les Gaulois sont nos ancêtres mais ils descendaient eux-mêmes des agriculteurs du Néolithique et des chasseurs cueilleurs du Paléolithique mais d’autres sont venus après eux
3- C’est un fait historique avéré : Un général d’Alexandre le Grand rapporte une entrevue entre le roi et des Gaulois venus en ambassade. Le roi fier de ses conquêtes demandent aux Gaulois s’ils le redoutaient. Ils lui auraient répondu qu’ils craignaient seulement que le ciel ne leur tombe sur la tête
4- VRAI, il suffit de lire les pages précédentes
5- VRAI– Une telle audace terrorisait leurs adversaires
6- VRAI Ils se décoloraient les cheveux
7- FAUX Le paysage n’était pas très différent de maintenant, les forêts avaient été remplacées par des champs
8- FAUX Leur nourriture était composée de porcs, de moutons et de volailles. Ils chassaient peu
9- VRAI Mais ils aimaient aussi beaucoup le vin importé d’Italie et qui coûtait très cher
10- FAUX Mais les druides voulaient que les transmissions des faits historiques se fassent de manière orale
11- FAUX Les menhirs et les dolmens datent du Néolithique donc plusieurs millénaires auparavant.
12- VRAI et FAUX voir page Celtes et Gaulois
13- NON– Les maisons sont de terre et de bois, recouvertes de chaume presque jusqu’au sol
14- VRAI - En latin « coq » se dit gallus et les Romains ont désigné ces Gaulois vantards par le mot Galli.